ETAPE 6 : Pardonner

Pardonner

« Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. » Si 28, 2

Dans l’Écriture

Après avoir enterré son père, Joseph retourna en Égypte avec ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui pour enterrer son père. Voyant que leur père était mort, les frères de Joseph se dirent : « Si jamais Joseph nous prenait en haine, s’il allait nous rendre tout le mal que nous lui avons fait… »

Ils firent dire à Joseph : « Avant de mourir, ton père a exprimé cette volonté :

“Vous demanderez ceci à Joseph : De grâce, pardonne à tes frères leur crime et leur péché. Oui, ils t’ont fait du mal, mais toi, maintenant, pardonne donc le crime des serviteurs du Dieu de ton père !” » En entendant ce message, Joseph pleura.

Puis ses frères vinrent eux-mêmes se jeter à ses pieds et lui dire : « Voici que nous sommes tes esclaves. »

Mais Joseph leur répondit : « Soyez sans crainte ! Vais-je prendre la place de Dieu ?

Vous aviez voulu me faire du mal, Dieu a voulu le changer en bien, afin d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui : préserver la vie d’un peuple nombreux.

Soyez donc sans crainte : moi, je prendrai soin de vous et de vos jeunes enfants. » Il les réconforta par des paroles qui leur allaient au cœur.

Joseph demeura en Égypte avec la famille de son père, et il vécut cent dix ans.

Gn 50, 40, 22

Méditation

Il y a bien une chose qui peut sembler difficile au sein d’une famille, c’est de pardonner sincèrement à celui qui nous a fait mal et qui nous est si proche : un père, une mère, un enfant, une belle-mère, un conjoint…

En effet, la famille est le lieu par excellence d’un idéal de relation mais aussi, trop souvent, de nos plus grandes blessures.

En méditant ce texte sur les attitudes de Joseph et de ses frères, nous pouvons apprendre beaucoup des conflits et d’un salutaire pardon qui en découle.

Tout d’abord, regardons les frères qui se présentent à Joseph comme esclaves. Quand nous restons dans des à priori, de la rancune, de la peur, nous nous enfermons dans une relation fausse et étriquée. Nous devenons esclaves de notre ressentiment, de notre vengeance et de notre péché… Le pardon, ce n’est pas oublier l’offense mais remettre chacun à sa place pour se libérer d’une fausse image de la relation.

De quoi aujourd’hui, suis-je esclave ?

Regardons maintenant Joseph. Il répète par deux fois « Soyez sans crainte ».

La première fois en ajoutant « Vais-je prendre la place de Dieu ? » et la deuxième fois « Moi, je prendrai soin de vous et de vos jeunes enfants ».

Ne pas pardonner, cela voudrait-il dire se mettre à la place de Dieu ? Finalement, qui suis-je pour juger, critiquer, enfermer l’autre dans son acte ? À quelle place est-ce que je me mets en oubliant de regarder ce frère tel qu’il est, avec ses fragilités mais aussi créé à l’image de Dieu ?

Face à ma douleur, j’oublie trop souvent que je suis créé pour la vie !

Comme Joseph a pu pardonner et aller au-delà de l’offense, nous pouvons nous laisser aimer, consoler, recréer par le Seigneur.

Et est-ce que je crois que le Seigneur peut le faire ?

Laisser toute la place au Seigneur dans cette relation blessée permet d’aller bien au-delà de l’offense subie pour qu’Il puisse en tirer un plus grand bien et faire des merveilles en nous, comme Il l’a fait pour Joseph.

Quand un pardon nous semble insurmontable, n’oublions jamais que Dieu est plus grand que notre cœur (1Jn. 3.20), laissons-nous réconforter par le Seigneur. Ce qui nous semble impossible humainement, Dieu peut l’accomplir dans la mesure où on lui laisse toucher nos blessures et nos ténèbres. Cela prend souvent du temps…et si nous profitions de ce temps de vacances pour nous mettre en chemin, regarder le Christ, lumière intérieure et accueillir son amour.

Mise en pratique

  • Si je me sens plus agacé et donc plus vulnérable face à un enfant en particulier, ou un membre de la famille, le temps d’une journée, je prie spécialement pour lui dans l’Action de grâce, et je fais l’effort de lui donner encore plus d’amour par des paroles et des gestes.
  • Donner un pardon est un chemin à prendre. En choisissant un cas concret, quel serait le premier petit pas à faire ?
  • Dieu est miséricorde. Et si je profitais des vacances pour approfondir une démarche intérieure de pardon et recevoir le sacrement de réconciliation.
  • Prendre un temps de prière en méditant sur ce passage de la Gen 50, et en demandant la grâce de cheminer dans un pardon à donner.

Chant

JÉSUS LE CHRIST

Jésus le Christ, lumière intérieure,
Ne laisse pas mes ténèbres me parler.
Jésus le Christ, lumière intérieure,
Donne-moi d’accueillir ton amour.

1 – Seigneur, tu me sondes et me connais ;
Que je me lève ou m’assoie, tu le sais.
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,
Tu as mis sur moi ta main.

2 – Je prends les ailes de l’aurore,
Je me loge au-delà des mers,
Même là ta main me conduit
Ta droite me saisit.

3 – Je dirai : que me couvre la ténèbre
La ténèbre n’est point ténèbre devant toi ;
La nuit comme le jour illumine.

4 – Je te rends grâce pour tant de prodiges,
Merveilles que je suis et que tes œuvres,
Sonde-moi, ô Dieu connais mon cœur ;
Conduis-moi sur le chemin d’éternité.

Paroles : Frère Roger / Musique : Jacques Berthier

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