[ETAPE 5] De la division à la réconciliation : La victoire du pardon

Écouter l’étape

Télécharger la version PDF

La Parole de Dieu

De l’évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 15,11-24)
Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.

Méditation

« Je suis venu pour les malades et les pécheurs » nous dit Jésus. Dans ses premiers discours après la résurrection Pierre dit avec enthousiasme que par sa mort et sa résurrection Jésus offre et obtient le pardon des péchés à tous ceux qui croient en Lui. Jésus fait cela en assumant dans sa personne, lui qui est vraiment homme et vraiment Dieu, tout le drame de notre liberté qui se rebelle contre Dieu, de notre liberté qui est toujours là à craindre qu’en faisant la volonté du Père, elle disparaitra et avec elle notre bonheur. Jésus rapatrie notre liberté blessée dans son obéissance confiante et aimante du Père jusqu’au bout, jusqu’au don de sa vie par amour. Et ainsi, il ouvre en Lui un chemin de réconciliation avec Dieu. Il y a peu d’expérience plus belle et profonde de ce qu’est l’Amour de Dieu pour nous, que celle que nous pouvons faire lorsque nous expérimentons sa miséricorde dans le pardon de nos péchés. Là, nous goûtons la totale gratuité de son amour, le caractère inconditionnel de sa tendresse pour nous. Dans cette miséricorde une limite infranchissable est posée au mal. Par elle, à jamais notre dignité est préservée, quelque mal, péché que nous ayons pu commettre. Dans ce pardon, quelque pauvre que nous demeurions, plus rien ne nous sépare de Dieu, et le Ciel nous est pleinement ouvert. Nous savons par ailleurs que nous vivons avec un cœur marqué par notre histoire faite de blessures et d’offenses. Chaque fois que nous n’avons pas été compris, entendu, soutenu, considéré. Chaque fois que nous avons manqué d’amour, par la faute ou non de nos proches, s’est inscrit en nous une blessure qui peut nourrir en nous une amertume, une rancune. À cause de cela, nous avons des difficultés à nous aimer nous-mêmes et à vivre une relation parfaitement apaisée avec nos proches. Dans sa miséricorde, le Seigneur nous rend capable avec lui de pardonner, d’accepter notre pauvreté sans en tenir de rigueur à ceux qui en sont la cause et de la laisser être comblée par Son Esprit. Le salut que Dieu nous offre en Jésus, c’est la victoire de Son Pardon, qui nous libère du mal que nous avons fait, qui nous libère de la fatalité sur notre vie du mal que nous avons subi, lorsque Dieu nous rend capable de pardonner.

Mise en pratique

  1. Cette semaine je prends le temps d’aller me confesser pour recevoir le pardon de Dieu.
  2. Toute cette semaine, je prie pour quelqu’un qui m’a offensé et j’essaye de lui accorder mon pardon.
  3. J’accepte de me donner un peu de peine pour favoriser dans mon entourage la résolution d’une tension ou d’un conflit.

Chant

R/Je suis dans la joie, une joie immense
Je suis dans l’allégresse car mon Dieu m’a libéré (bis)

1. Je chanterai de tout cœur les merveilles de Jésus, mon Seigneur
Il m’a ôté des ténèbres, il m’a délivré de tout péché (bis)

2. Car mon Dieu est fidèle, il ne m’abandonne jamais
Je n’ai plus rien à craindre car mon Dieu m’a libéré (bis)

Pour aller plus loin

1 Jn 3,16-20
Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ; car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses.

Saint Jean-Paul II, Dives in misericordia, §13
La miséricorde, en tant que perfection du Dieu infini, est elle-même infinie. Infinie donc, et inépuisable, est la promptitude du Père à accueillir les fils prodigues qui reviennent à sa maison. Infinies sont aussi la promptitude et l’intensité du pardon qui jaillit continuellement de l’admirable valeur du sacrifice du Fils. Aucun péché de l’homme ne peut prévaloir sur cette force ni la limiter. Du côté de l’homme, seul peut la limiter le manque de bonne volonté, le manque de promptitude dans la conversion et la pénitence, c’est-à-dire l’obstination continuelle qui s’oppose à la grâce et à la vérité, spécialement face au témoignage de la croix et de la résurrection du Christ.

Pape François, Misericordiae vultus, §§1-2
Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier. Devenue vivante et visible, elle atteint son sommet en Jésus de Nazareth. Le Père, « riche en miséricorde » (Ep 2, 4) après avoir révélé son nom à Moïse comme « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Ex 34, 6) n’a pas cessé de faire connaître sa nature divine de différentes manières et en de nombreux moments. Lorsqu’est venue la « plénitude des temps » (Ga 4, 4), quand tout fut disposé selon son dessein de salut, il envoya son Fils né de la Vierge Marie pour nous révéler de façon définitive son amour. Qui le voit a vu le Père (cf. Jn 14, 9). A travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne,[1] Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu.