Nouvelle traduction du missel – L’offertoire : en relation avec le Créateur

Après la prière universelle commence la partie proprement eucharistique de la messe, le sacrifice. Liée à tout le reste de la messe, cette partie est d’une extrême richesse spirituelle, ecclésiale et théologique. Notre propos ne sera pas d’en expliquer toute la signification mais seulement d’en rappeler quelques points essentiels à la faveur des expressions nouvellement traduites dans le missel.

Commençons par la nouvelle formule de la présentation des dons. Plus développée que la précédente, elle insiste sur le fait que les biens présentés pour être offerts à Dieu – en l’occurrence le pain et le vin – sont d’abord des dons qu’Il nous a fait en Sa bonté. L’eucharistie nous met donc en relation avec le Créateur source de tout bien. Après tout, notre profession de foi ne commence-t-elle pas par les paroles : « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre ». Si nous omettons ce commencement du Credo, l’histoire du salut tout entière devient trop réduite et trop petite. L’Église qui se rassemble et qui prie n’est pas une association quelconque qui s’occupe des besoins religieux des hommes. Non, elle met l’homme en contact avec Dieu et donc avec le principe de toute chose. C’est pourquoi Dieu nous concerne comme Créateur et c’est pour cela que nous avons une responsabilité envers la création. C’est seulement parce que Dieu a tout créé qu’il peut nous donner vie et conduire notre vie. La vie dans la foi de l’Église n’embrasse pas seulement un domaine de sensations et de sentiments et peut-être d’obligations morales, elle embrasse l’homme dans sa totalité, depuis ses origines et dans la perspective de l’éternité. C’est seulement parce que la création appartient à Dieu que nous pouvons nous fier à lui jusqu’au bout. Et c’est seulement parce qu’il est Créateur qu’il peut nous donner la vie pour l’éternité. La joie pour la création, la gratitude pour la création et la responsabilité à son égard sont ainsi inséparables. L’offertoire réalise cela en exprimant la gratitude pour les biens reçus et la libre action humaine qui, en offrant à Dieu, veut conduire toute chose à sa finalité : Dieu lui-même.