Nouvelle traduction du missel – Consubstantiel au Père (2)

Pour dire la divinité du Fils de Dieu et son identité avec le Père, les Pères conciliaires appuyés sur l’Écriture utilisent les mots issus de la philosophie grecque. Ces mots sont employés pour dire que le Fils est l’unique engendré (monogenes) du Père, et qu’il est de la même substance que le Père (homoousios to patri).  Ce mot homoousios – consubstantiel – est fondamental pour notre foi, car il dit que le Fils n’est pas créé par le Père ; que la filiation entre les deux n’est pas de l’ordre d’une création mais d’un engendrement, ce qui implique qu’ils sont de même substance divine. « Le Père et moi nous sommes un », dit Jésus. Il n’était pas faux de dire que le Fils est « de même nature » que le Père, car ce qui est de même substance est nécessairement de même nature. Mais c’est insuffisant, parce que ce qui est de même nature n’est pas forcément de même substance. Par exemple, deux êtres humains sont de même nature et pour autant ils ne sont pas « un » (Jn 17,22), chacun d’eux reste un individu bien distinct. En revanche, nous croyons bien en « un seul Dieu », un Dieu à la fois un et trine. Or, dire que les personnes divines partagent la même substance, c’est dire qu’ils ne sont qu’un seul Dieu.  Il est donc préférable de dire que le Fils est « consubstantiel » au Père, car en plus de dire qu’il a la même nature, on dit aussi que Père et Fils ne sont qu’un seul Dieu, et non deux exemplaires d’un même Dieu.