Vous avez dit « ordinaire » ? – Edito 2019 n°20

Nous sommes au cœur de l’hiver, confrontés au froid, à la grisaille et à leur cortège de fatigue et de virus. Entre Noël et le Carême, la liturgie suit un cours  » ordinaire. « 

Il fait froid ? Laissons notre cœur se réchauffer auprès de celui de Dieu. Il nous attend dans le tabernacle, dans la Bible que nous gagnons à ouvrir, dans la prière silencieuse loin des écrans et des réseaux. Moins de sorties et de fêtes, cela veut dire plus de temps pour la vie intérieure !

Il fait mauvais ? Émerveillons-nous devant un rare rayon de soleil, un éphémère coin de ciel bleu. Ils nous rappellent la beauté et la fragilité de la création. Laissons-nous porter à l’action de grâce !

Le temps liturgique est  » ordinaire  » ? C’est donc un temps de foi et de ferveur comme les autres. L’Avent est fini, mais nous attendons toujours le retour du Christ en gloire. Noël est passé, mais nous sommes toujours présents à Dieu venu dans notre chair. À chaque eucharistie, nous sommes au pied de la Croix où s’accomplit le sacrifice qui nous sauve. Dans chaque communion, nous vivons l’étreinte d’amour du Crucifié Ressuscité.

La liturgie nous offre cette semaine deux mémoires de saints : Thomas d’Aquin et Jean Bosco. Le second a dit : « plutôt que de faire des œuvres de pénitence, faites celles de l’obéissance. » L’obéissance du temps ordinaire précède la pénitence du Carême. Si nous sommes fidèles et réguliers aujourd’hui dans notre devoir d’état, la proximité à Dieu et à nos frères, nous pourrons d’autant mieux dans quelques semaines offrir au Christ des efforts supplémentaires.

Saint Thomas d’Aquin a composé cette prière qui peut nous accompagner dans l’ordinaire de chaque jour :

« Accorde-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui te connaisse,
un empressement qui te cherche,
une sagesse qui te trouve,
une vie qui te plaise,
une persévérance qui t’attende avec confiance,
et une confiance qui t’embrasse à la fin. »

Marc LEROI