Pour raviver notre espérance, parler et réfléchir sur les fins dernières

Que ton règne vienne’, prie-t-on chaque jour dans le Notre Père.

Peut-être disons-nous ces mots par habitude, sans bien nous rendre qu’ils contribuent à hâter véritablement la venue de ce règne, que nous professons à chaque messe en disant :  ‘Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin’. Un peu plus loin, nous disons : ‘J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir’. Dans le symbole des apôtres, nous disons plus sommairement : ‘Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle’.

L’importance de ces articles du credo ne vous échappe pas : ils expriment le terme et le but du dessein de Dieu dont tout le credo trace le déroulement. S’il n’y a pas de résurrection, tout l’édifice de la foi s’effondre, comme le dit si vigoureusement saint Paul (1 Co 15). Si le chrétien ne peut plus donner aux mots « Vie éternelle » un contenu certain, les promesses de l’Évangile, le sens de la création et de la rédemption s’évanouissent, la vie présente elle-même est privée de toute espérance (He 11, 1).

Or, c’est là, peut-être, que peut naître un certain malaise et une inquiétude dans le cœur de beaucoup.  Si je ne suis pas marqué par un doute radical sur ces questions, en revanche un certain flou règne tout de même, qui fait que souvent je m’abstiens de penser à ce qui suit la mort, car je commence à sentir se lever en moi des questions auxquelles je redoute de devoir répondre : existe-t-il quelque chose au-delà de la mort ? Subsiste-t-il quelque chose de nous-mêmes après cette mort ? N’est-ce pas le néant qui nous attend ? Qu’est-ce que le paradis ? L’enfer existe-t-il ? Est-il possible d’y aller ? Lorsque je parle et entends trop peu parler de ces sujets, ma foi s’affaiblit et ce qui devrait être l’aimant de toute mon existence de pèlerin sur cette terre devient un horizon vague et incertain, que je me représente à partir des images que j’ai sous la main, sans pouvoir donner à aucune d’entre elles la force d’une certitude. Et pourtant, en ces dernières semaines de l’année liturgique, et même durant le temps de l’Avent, l’Église veut tourner nos cœurs vers les fins dernières, vers la réalité du Retour du Christ, vers ce moment de la Rencontre, dont nous ne connaissons ni le jour ni l’heure, et qui achèvera notre vie.

Avant d’aller chercher dans les rayons (aujourd’hui fermés) ésotériques, ou parmi les penseurs originaux de spiritualité, allons peut-être jeter un œil du côté du catéchisme de l’Église Catholique, ou dans le magistère des papes, notamment l’encyclique ‘Sauvés dans l’Espérance’. Que ces bonnes lectures, notre enracinement quotidien dans l’amitié avec le Christ, et le soutien mutuel de tous nos frères dans la foi, fortifient notre espérance et nous donnent de traverser dans la paix et la confiance les épreuves de ce temps.

Père Ambroise Riché