« Notre » Père, La foi en dialogue n°3/4 : La foi comme parole, la foi comme communion

Cycle de CATÉCHÈSE SUIVIE SUR LE NOTRE PÈRE

« Notre » Père

La foi en dialogue n°3/4 :
La foi comme parole, la foi comme communion

Tandis que la pensée est toujours intérieure à nous-mêmes, la parole est facteur de relation. Grâce à la parole, la communication s’établit au niveau, non plus seulement des corps mais des esprits. Grâce à la parole, notre esprit devient vraiment humain parce qu’il devient social. En voyant que la parole vient avant la pensée dans la foi, nous comprenons alors que la foi vise tout d’abord à la communion de l’esprit – par une démarche différente de celle de la philosophie, qui est une quête d’une vérité personnelle transmise ensuite aux autres. La foi est d’abord appel à une communion, appel à l’unité sociale de l’esprit, par l’unité de la parole. C’est seulement dans un second temps, que la foi ouvre à chacun la voie d’une aventure personnelle vers la vérité.

Nous comprenons ainsi par cette structure de la foi – qui nait du dialogue ; qui est parole avant d’être pensée ; qui vise la communion – que l’homme ne peut entrer en contact avec Dieu que dans la mesure où il entre en contact avec ses semblables. La foi nous ordonne nécessairement au « tu » et au « nous ». En fait, la structure de la foi nous fait découvrir que Dieu ne peut venir à l’homme que par l’homme. Il ne cherche pas l’homme en dehors de ses relations sociales.

Il semble pourtant qu’au sein des hommes certains soient plus doués et plus sensibles pour les choses de Dieu que d’autres, car ils ont un grand sens religieux, qui est pour eux expérience et certitude. Si Dieu s’adresse à chacun, ne faudrait-il pas une égalité de chance devant cet appel pour parvenir à la certitude ? En fait, si Dieu se donne aux hommes par les hommes, on voit bien comment ces diversités parmi les hommes obligent les hommes à se tourner les uns vers les autres. Finalement la venue du Christ, Parole de Dieu faite chair, est une invitation plus pressante au dialogue entre les hommes. Dans ce dialogue, il ne faut pas seulement dire des choses mais se dire soi-même, comme Dieu lui-même. Alors dans ce don, dans cette communication de soi, le logos divin, le Verbe de Dieu s’incorpore, avec le logos humain, dans la parole de l’homme.

Père Ambroise Riché