Homélies

• joie de l’annonce de l’alliance de Dieu avec l’Humanité avec Isaïe
• joie du don de l’Esprit personnalisé pour chacun d’entre nous avec Saint-Paul
• joie du don débordant d’amour de Jésus aux noces de Cana.

Oui, Dieu, toi qui fais toute chose nouvelle, en ce début d’année, donne-nous ta lumière que nous éclairions de façon renouvelée notre chemin vers Toi.

Alors, ce matin, je vous propose de réfléchir ensemble à ce que Dieu peut, veut renouveler en nous dans notre vie, notre vie spirituelle, notre vie au milieu du monde.

Pour faire cela, je vous voudrais que vous vous appuyez sur 3 personnages de cet Evangile de Cana.

Regardez :

• les disciples présents à Cana
• Puis Marie, présente auprès de Jésus
• Et enfin des personnages un peu particulier que sont ces jarres de 200 litres

Alors tout d’abord, avec les disciples présents à Cana, comment renouveler la façon dont nous croyons

La fin de cet Evangile se finit par cette phrase étonnante :

« Jésus manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui. »

En effet, on pourrait que ce n’est pas un grand miracle qui se réalise.

C’est un miracle caché. Pas de guérison. Un maître du repas qui félicite le marié. Un marié dont on ne connaît pas la réaction.

Des serviteurs, ceux qui n’ont pas droit à la parole pendant ce mariage savent ce que Jésus a fait discrètement. Ils en parlent aux disciples : les Nathanael, André, Pierre, Philippe que Jésus vient juste de rencontrer et il leur a dit : venez et voyez. Et là les serviteurs leur parlent de ce miracle domestique et ses disciples crurent en lui !

Quel est l’inattendu que Jésus fait dans ce premier signe qui a provoqué la foi des premiers disciples ?

• Geste purement gratuit : Jésus n’en tire aucun bénéfice pour lui-même
• Geste qui s’immisce dans la vie quotidienne : un mariage, la fête, le repas
• Geste qui dépasse par sa démesure : personne ne pourra boire les 600 litres de vin ! C’est un geste qui parle de l’amour débordant de Dieu pour tous.

La gloire que Jésus manifeste est donc ce poids d’Amour, cette puissance d’Amour qui se propage.

Applications :

• Alimenter notre foi en regardant autour de nous comment Jésus transforme l’eau en vin, comment le bien prend le pas sur le mal au sein même de nos vies
• Apprendre ou ré-apprendre à louer Dieu, quand nous voyons que se manifeste sa gloire, sa puissance d’Amour au cœur de la vie des personnes proches ou lointaines

Voilà, premier point, avec les disciples, renouvelons notre foi.

Ensuite avec Marie, renouveler notre attente d’un monde meilleur.

L’Evangile commence par ce dialogue entre la mère de Jésus et Jésus-lui : ils n’ont plus de vin. Femme que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue.

Mon heure n’est pas encore venue.

C’est quand ton heure Seigneur ? Quand vas-tu venir ? j’allais dire enfin venir ? Car nous attendons que tu viennes révéler en nous l’amour, que tu viennes nous faire vibrer de ton Esprit Saint, guérir les malades, stopper les guerres !

Marie, elle qui te connaît depuis que tu es tout petit, sait que ton heure vient. Appuyons-nous sur Marie pour nous faire tenir dans l’espérance.

Marie, c’est toi qui nous apprends à voir qu’il n’y a plus de vin :

• Lorsqu’il n’y a pas le vin de la joie
• Lorsqu’il n’y a pas le vin de la relation créatrice entre les personnes
• Le vin du pardon et de la réconciliation
• Le vin de l’alliance nouvelle avec Dieu

Si, Marie, tu sais que c’est maintenant l’heure, maintenant le moment favorable ! Donne-nous cette persévérance, cette espérance.

Face à toutes nos attentes, nos frustrations, que fait Jésus ?

Que me veux-tu ? Qu’y a -t-il entre toi et moi ?

Marie ne se décourage pas devant cette réponse. Elle garde sa sérénité.

D’ailleurs, sans discuter plus longtemps avec Jésus, elle demande avec confiance aux serviteurs de faire ce que Jésus va leur dire, qu’elle a foi dans le fait que Jésus va effectivement faire quelque chose.

Alors, oui, son heure n’est pas venue, Jésus ne veut pas qu’au début de sa vie publique, on se trompe sur le messie qu’il doit devenir. On peut penser que Jésus pressent que participer à la joie d’une fête de mariage, surtout dans la discrétion, sera une façon de bien orienter la révélation qu’il veut nous faire sur l’amour débordant de Dieu.

Alors nous devons nous aussi nous questionner sur le salut que nous attendons. Si nous attendons que Dieu va intervenir magiquement pour régler nos problèmes, Jésus pourra nous dire «  que me veux-tu ? ». Mais si nous restons dans l’espérance que Jésus va nous accompagner sur le chemin de la Vie véritable, alors oui il sera présent.

Applications :

• Repérer nos doutes, nos découragements et apprenons à la déposer devant le Christ en lui disant qu’il nous manque ici même son aide, son énergie, sa puissance de transformation
• Nous préparer à savoir dire notre espérance chrétienne, à savoir que Dieu s’occupe de la marche de l’histoire et du monde, et plus près de nous, s’occupe de nos vies

Oui, avec Marie, renouvelons notre espérance.

Foi avec les disciples

Espérance avec Marie

Et enfin, avec les jarres, comment nous pouvons être renouvelés pour aller vers le bien

Regardons ensemble ce que peuvent représenter les jarres dans ce miracle de Cana.

Les jarres semblent être là, posées, inutiles.

Voici que Jésus demande que ces jarres soient remplies d’eau. Ce sont les serviteurs à qui Marie a dit : tout ce qu’il vous dira faites-le.

Alors les serviteurs remplissent d’eau ces jarres.

Et puis…et puis c’est tout ! Pas de geste particulier de Jésus. Seulement « maintenant puisez ! ». L’eau est immédiatement transformée en vin, discrètement, au plus profond de ces jarres.

Mais que nous dis-tu, Jésus, aujourd’hui ? Quelles jarres nous demandes-tu de remplir ?

Quelles parties de nous-mêmes veux-tu visiter, veux-tu purifier avec de l’eau et y mettre le vin de la nouvelle alliance entre Toi et moi ?

Quel petit pas souhaites-tu que je fasse aujourd’hui pour un petit bien de plus ?

C’est la loi de gradualité. Cf Pape François, Amoris et Laetitia.

Jésus commence sa vie publique par ce premier signe comme pour nous dire que nous aussi nous devons toujours commencer par regarder quel est le premier pas que je peux faire vers le bien. Le premier pas dans l’amour, le premier pas dans le pardon, le premier pas dans la joie.

Jésus, tu n’attends pas de moi tout de suite de sauver le monde entier, de porter sur mes épaules ce que Toi tu portes mais simplement de remplir tous les lieux de ma vie de l’eau de la vie éternelle. Après c’est toi qui fais le boulot !

Comme le dit Saint Paul dans l’épitre aux Corinthiens que nous avons lu : c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien.

Laissons-nous éclairer par l’Esprit-Saint et selon chacun, nous saurons développer les dons qu’il nous fait en vue du bien, en vue de la charité.

Application :

• Ne pas chercher à résoudre aujourd’hui le problème de toute ma vie prière de Jean XXIII : « Rien qu’aujourd’hui, j’essaierai de vivre ma journée sans chercher à résoudre le problème de toute ma vie. »
• Chercher un petit pas, une première jarre en moi à remplir de l’Amour du christ pour en faire du vin du Repas

Renouveler notre espérance avec Marie
Renouveler notre foi avec les disciples
Renouveler notre charité en remplissant les jarres de notre cœur

Espérance, foi et charité, ces trois vertus théologales, capacités que nous avons pour :

• Recevoir Dieu
• Dire Dieu
• Vivre Dieu

O Seigneur Jésus-Christ, toi qui veux nous purifier par l’eau et qui veux nous transformer par le vin de la Joie, par cette Eucharistie par laquelle tu donnes Ta vie, nourris en nous notre foi, notre espérance, notre charité.

Philippe Laplane, diacre