Afin que le monde soit sauvé par lui – Édito 2020 n°9

Avec un peu d’avance, Christine Lemaire nous a parlé de la Toussaint et elle l’a très bien fait, je n’y reviens pas. Je voudrais vous proposer brièvement quelques réflexions personnelles sur ‘cette foule immense de toutes nations, races peuples et langues’.… Non pas celle dont nous parle en ce jour l’Apocalypse de Saint Jean dans la liturgie, mais celle qui vit sur notre terre et qui peuple tous les continents : l’humanité tout entière dont nous faisons partie, bien difficile à dénombrer elle aussi !

Une part gigantesque de cette humanité ne sera nullement mobilisée en ce week-end par la fête de la Toussaint. Pourtant, comme beaucoup, je pense à ces milliards de visages inconnus et je m’interroge : ne sont-ils donc aucunement concernés ? Certes depuis 2000 ans et de façons si diverses, d’audacieux missionnaires ont foulé et foulent encore ces continents pour y annoncer Jésus-Christ, non sans succès d’ailleurs ; mais pour atteindre au cours des siècles quelles proportions de ces visages d’hommes et de femmes ? Alors cette immensité, sans nouvelles de Dieu, faut-il la considérer à jamais exclue de la compagnie de ‘tous ces gens vêtus de blanc’ entrevus par Saint Jean ?

Bien entendu, l’Évangile nous indique le Chemin de prédilection qui mène au Royaume de Dieu : le Baptême dans la foi au Christ et une vie en harmonie avec la Bonne Nouvelle ; une Bonne Nouvelle que l’Église se doit de transmettre pour que grandisse le Peuple témoin de l’amour de Dieu…. Mais un amour de Dieu pour tous les hommes sans exception. Cela aussi, on le trouve dans l’Évangile : ‘Lorsque j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes’ (Jn 12,32). Ou ceci chez Saint Paul : ‘Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.’ (1Tm 2,4)

Pouvons-nous croire qu’en envoyant ses apôtres porter la Bonne Nouvelle au monde entier, Jésus pensait que dans l’histoire tous les hommes y auraient accès ?! En fait, ceux qui ont la chance de parvenir dès ici-bas à la connaissance de cette Vérité ont un grand devoir de l’annoncer à ceux qui n’en ont nulle idée et qui ne la découvriront peut-être que dans l’accueil du Père miséricordieux qui veut rassembler autour de lui tous ses enfants. Tous : ceux qui savaient et ceux qui ne savaient pas auront à rendre compte de leur vie puisque nous serons tous jugés sur l’amour et l’usage que nous aurons fait de notre liberté. Comme l’a rappelé le concile Vatican II : Dieu répand son Esprit sur tous les hommes de bonne volonté.

De notre côté, il nous faut beaucoup prier pour le salut du monde !

Père Jean-Jacques Bodving