Du triomphe au tombeau – Edito 2018 n°27

La foule de Jérusalem célèbre Jésus comme son roi ; quelques disciples déposent son corps au tombeau.

En un raccourci saisissant, la messe des Rameaux et de la Passion présente ces deux évènements qui encadrent la Semaine Sainte. De l’un à l’autre, les textes liturgiques nous conduisent jour après jour à approfondir le Mystère pascal, cœur de notre foi.

Du Lundi au Mercredi Saints sont annoncés les évènements de la Passion : trahison de Judas et reniement de Pierre (Jn 12 et 13), ensevelissement de Jésus, en vue duquel Marie de Béthanie lui oint les pieds (Jn 12). Jésus vit sa Passion avec courage et confiance (Ps 26 et 70). Bien qu’apparemment abandonné, il ne cesse de louer le Père (Ps 68, 31). Il est l’élu et le serviteur (Is 49, 5-6), l’alliance nouvelle et celui qui éclaire les nations (Is 42, 6).

Souvent célébrée le Mardi au lieu du Jeudi, pour des raisons pratiques, la Messe Chrismale rassemble les fidèles du diocèse autour de l’évêque. Les prêtres et les diacres renouvellent devant lui les promesses de leur ordination. L’évêque bénit les huiles en vue des sacrements de l’Église. En eux le Christ, qui a reçu une onction royale (Ps. 88, 21) et messianique (Is 61,1) pour guérir et libérer les hommes, dispense aujourd’hui les fruits du Mystère pascal.

Le Triduum pascal s’ouvre le Jeudi Saint avec la messe en mémoire de la Cène. L’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce s’y trouve liée à la charité fraternelle qui inspire le lavement des pieds. Le Vendredi Saint, le chant du serviteur souffrant, le récit de la Passion et la vénération de la Croix nous unissent à Jésus supplicié. Sa vie librement offerte pour nous en sacrifice de réparation est source de vie nouvelle (Is 53, 10-12). Mais le Samedi Saint, cette espérance ne peut s’appuyer que sur la foi nue. Dans le silence, face au tabernacle vide, à l’autel dépouillé et aux croix voilées, nous sommes confrontés à l’épreuve de l’absence et du tombeau.

Marc LEROI, séminariste