« Soyez dans la joie, soyez dans l’allégresse » – Edito 2018 n°30

Ces mots empruntés à l’évangile des béatitudes (Mt 5,12) introduisent l’exhortation apostolique du pape François sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel, parue lundi dernier. « Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. »

Peut-être certains d’entre nous se disent : « la sainteté, très peu pour moi, ou pas pour maintenant, j’ai bien assez de préoccupations lourdes et importantes. Mais le pape de continuer : « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu ».

Mais certains diront encore : « même cette sainteté ‘’de la porte d’à côté’’ est encore trop loin de moi ». Pourtant, cette sainteté, qui n’est pas petite, le Seigneur nous la rend accessible. Nous avons célébré dimanche dernier la miséricorde divine vainqueur de la peur, de la tristesse et de l’incrédulité des disciples, de la mort et du péché de tous les hommes. La première étape de la sainteté doit être pour nous, de nous laisser sanctifier par la miséricorde de Dieu dans la prière et les sacrements. Car il n’y a qu’une seule sainteté, celle de Dieu, et la nôtre trouve sa source en Lui. Mais pour que sa grâce ne moisisse pas en nous, et ne devienne pas comme de l’eau croupie, il faut la partager. En même temps que je puise à la source, il me faut annoncer l’évangile, pour qu’en un flot continuel la grâce et la joie de Dieu débordent et me rendent moi-aussi nouveau : telle est la vie nouvelle, la vie de ressuscité, notre sainteté.

Abbé Ambroise RICHÉ