Miséricorde et résurrection – Edito 2018 n°29

Le Dimanche de la Miséricorde voulu par le Pape Jean-Paul II correspond au dimanche de l’octave de Pâques associant ainsi étroitement le mystère de la résurrection de Jésus à la Miséricorde. Ce rapprochement éclaire le sens profond de la Miséricorde comme un surcroît de vie, comme l’expression d’une vie nouvelle. La Miséricorde redonne de la vie là où elle manquait ou bien était absente.

Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus ressuscité souffle sur ses disciples pour leur communiquer l’Esprit Saint. Ce verbe « souffler » rappelle l’acte créateur de Dieu dans le livre de la Genèse : « Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. » (Gn 2, 7). Le souffle de Dieu permet à l’homme de vivre, Dieu lui communique sa vie. En soufflant sur ses Apôtres, Jésus leur communique le pouvoir de remettre les péchés. Ce souffle nouveau est capable de redonner la vie au cœur de notre humanité. La Miséricorde divine vient ranimer au plus profond de nous-même ce qui a besoin d’être revivifié. Il restaure la capacité de chaque homme d’être en relation avec Dieu et avec ses frères. Ce que l’homme ne pouvait obtenir par ses propres forces, Dieu lui communique gratuitement par sa Miséricorde. La puissance de la résurrection correspond ainsi à la Miséricorde de Dieu à l’œuvre dans le cœur des croyants : elle restaure en lui sa capacité d’aimer. Les blessures du Christ ressuscité deviennent signe de son Amour infini et source de guérison pour l’humanité. Que ce temps de Pâques renouvelle en nous notre pleine capacité à vivre la Miséricorde.

Père Olivier LEBOUTEUX