Chapitres 11 à 16

Le chapitre 11 annonce la dernière plaie : la mort des nouveaux nés. Il insiste sur cette obstination de la part du Pharaon, cet endurcissement du cœur provoqué par Dieu. Il peut sembler curieux que Dieu en soit à l’origine, mais cela indique que Pharaon s’est lui-même placé dans une logique qui le rend incapable de changer d’avis, il campe sur son orgueil. Cet endurcissement du cœur sonne également comme une annonce de l’attitude qu’il va adopter. Pharaon s’isole, car ses dignitaires sont prêts à reconnaître YHWH. Cet enfermement causera de nombreuses souffrances à son peuple jusqu’à la mort des premiers-nés d’Egypte. Le prédécesseur de pharaon voulait faire périr les enfants des hébreux, il verra ce fléau pour son propre peuple.

Le chapitre 12 commence par présenter le rituel associé à la libération (v. 1 à 28) : la Pâque qui sera célébrée pour chaque génération, elle est associée au sang de l’agneau qui protégera sur le montants et le linteau des portes de l’« Ange destructeur » et aux pains sans levain. Le rituel actualise la libération pour toutes les générations venir. Puis le fléau s’abat sur les premiers-nés et Pharaon et le peuple presse les hébreux de quitter le pays, ils prennent la pâte non levée et l’or et l’argent des égyptiens (v. 29 à 36) partant en toute hâte. Le passage suivant (v. 37 à 42) présente un petit sommaire sur la première, étape : de Ramsès à Soukkoth, l’effectif (600.000 hommes plus familles et troupeaux), durée du séjour (430 ans). Le verset 42 présente cette nuit comme une « nuit de veille pour le Seigneur ». La fin du chapitre indique les conditions pour manger la Pâque (v. 43 à 51) : celle-ci suppose de faire partie du peuple.

Le chapitre 13 donne d’autres prescriptions rituelles (v. 1 à 16) sur fond de mort des premiers – nés d’Egypte. La signification des rites doit pouvoir être donné aux fils comme le souvenir de la sortie d’Egypte. Le chemin s’ouvre pour les fils d’Israël (v. 17 à 22) : non pas le plus court, mais celui qui passe à travers le désert : l’enjeu sera de ne pas retourner en Egypte. Ils passent de Soukkoth à Etam. Moïse emporte avec lui les ossements de Joseph. La colonne de nuée le jour et la colonne de feu la nuit caractérisent la manière dont YHWH guide directement son peuple.
Le chapitre 24 (v. 1 à 31) qui présente le récit du passage de la mer des Joncs (aussi appelée par Mer Rouge) mérite d’être étudié avec attention. Il constitue l’acte de naissance du peuple libéré.
Le chapitre 15 prolonge le passage de la mer par un cantique (v. 1 à 21) qui célèbre la victoire de YHWH. Les versets 1 et 21 forment comme un refrain. Nous y découvrons la destination du peuple : la sainte demeure (v. 13) et le sanctuaire (v. 17) : allusion au Temple de Jérusalem. Au verset 20, nous découvrons Miriam, la sœur d’Aaron qui reprend le refrain. Le passage suivant (v. 22 à 27) inaugure une nouvelle section : celle de la marche au désert qui marquera une longue pause au Sinaï à partir du ch. 18. La première des récriminations va porter sur l’eau. Celle de Mara est amère et impropre à la consommation. Le périple se poursuit à Elim, lieu des 12 sources.

Après la soif, la faim vient provoquer des récriminations parmi le peuple au chapitre 16. Il regrette le confort et la sécurité en Egypte. La Manne sera donnée durant 40 ans tous les jours et l’on ne pourra en faire des provisions sauf le jour du Sabbat. Chacun recueille ce dont il a besoin. Ainsi se dessine la grande marche à travers le désert qui durera 40 ans.

La libération du peuple a un prix : la mort des premiers-nés. Préfiguration de la mort de Jésus sur la Croix pour nous libérer. Mais après la joie de la victoire sur les égyptiens, vient l’épreuve du désert. La liberté dans la foi suppose quitter certains conforts, certaines sécurités, qui rappellent le temps de l’esclavage en Egypte, mais Dieu pourvoit aux besoins de son peuple. Un chemin de confiance va alors s’ouvrir, fait de moment de découragement et de révoltes à travers le désert en chemin vers la Terre Promise.

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