Et maintenant ? – Edito 10 2021

Le rapport de la Ciase dirigé par Jean-Marc Sauvé a causé l’émotion, la tristesse et souvent, la colère que l’on sait. Il était fatal qu’un tel bouleversement se produise et il n’a pas disparu, même si beaucoup de choses ont été dites, de l’admirable au sordide, en passant par les raccourcis hasardeux, les généralisations hâtives et inévitablement les manifestations de haine ! … Mais aussi déjà des propositions constructives ; car il est peut-être temps de regarder maintenant devant nous pour envisager avec une calme pertinence les mesures à prendre, particulièrement dans notre Église blessée.

Souhaitons qu’en prenant quelque distance par rapport à l’émotion et parfois au dérisoire – nos évêques n’ayant pas obtempéré à l’injonction d’une démission collective -, souhaitons donc que nos responsables, bien à l’écoute de l’Esprit Saint et du Peuple de Dieu qu’Il habite, ouvrent des voies courageuses, réalistes et fraternelles pour que de tels drames ne se reproduisent pas. Ne nous faut-il pas tous nous tourner résolument vers notre Dieu avec les sentiments d’humilité et de confiance qui furent ceux de nos ‘ancêtres bibliques’ éprouvés, à l’exemple de cette prière que nous pourrions faire nôtre aujourd’hui :

Accueille, Seigneur notre âme brisée et notre esprit humilié (…) car ceux qui espèrent en toi ne seront pas déçus (…) De tout notre cœur nous te suivons, nous te craignons et nous recherchons ton visage. Ne nous laisse pas dans le déshonneur (…) délivre-nous en renouvelant tes merveilles. (Daniel 3/39-43)

Cette prière, nous pouvons la faire monter vers le Seigneur en pensant à toutes les victimes d’abus sexuels, particulièrement à celles dont la vie en a été le plus douloureusement marquée. Et irons-nous jusqu’à penser à ce que vivent en ce moment les coupables condamnés ? En cette période si difficile, il valait mieux rester discrets à leur sujet, mais viendra le moment où il nous sera bon de lire ou de relire le petit opuscule ‘prophétique’ de Monseigneur Daucourt : La miséricorde pour tous, sauf pour les prêtres ?…

Père Jean-Jacques BODVING