Endurons avec persévérance ! – Edito 21 2022

Notre vie chrétienne est l’aventure joyeuse d’une alliance d’amour avec Dieu. Cette alliance fidèle, dans laquelle nous sommes fermement attachés à Jésus, doit nous conduire au-delà de la mort à la Vie pleine et parfaitement heureuse dans la communion avec Dieu. Ce beau chemin doit être parcouru en son entier, avec ce qu’il comporte d’obstacles et en acceptant toute sa longueur. Nous ne pouvons le faire sans la vertu de persévérance. À plusieurs reprises dans l’Évangile, Jésus dit clairement : « Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ».

Que ce soit dans notre vie personnelle de prière, dans la fidélité à la vie communautaire, dans les défis de la vie familiale, conjugale, dans les exigences de la vie morale, nous ne devons donc pas nous étonner d’avoir à vivre cette persévérance. Le chemin de la vie chrétienne ‘passe par la croix’ nous rappelle le catéchisme (CEC §2015). ‘Il n’y a pas de sainteté sans renoncement et sans combat spirituel’. C’est tout notre mérite de vivre avec persévérance notre fidélité au Christ et à Son Évangile : par notre persévérance se vérifie la valeur de notre foi, et se construit la force de notre amour : « L’épreuve produit la persévérance et la persévérance produit la vertu éprouvée. » (Rm 5,3-4). Dans les moments joyeux, paisibles et faciles, vivre le renoncement et l’ascèse nous entraine et nous prépare à vivre sereinement et même joyeusement la persévérance dans les moments plus ternes ou éprouvants.

Nous sommes soutenus dans notre vie chrétienne par bien des temps forts qui ravivent notre ferveur à croire et à vivre l’Évangile. Mais notre vie est principalement constituée de ces moments plus ordinaires où cette ferveur peut se perdre. Pourtant elle ne doit pas se relâcher, « Ne nous lassons pas de faire le bien » (Ga 6,9), dit saint Paul ; « Priez sans vous décourager (Lc 18,1) ; « Pardonne jusqu’à 70 fois 7 fois. », nous dit Jésus.

Lorsque nous nous lassons, lorsque nous évitons tout combat spirituel, lorsque nous ne voulons pas persévérer, le risque est bien de relativiser les dons inestimables de la foi (la vie éternelle, le Royaume de Dieu…), d’accepter de ne plus vivre intensément la charité. Le temps rigoureux de l’hiver, le temps long des contraintes sanitaires peuvent avoir éprouvé en nous certains essentiels de notre vie chrétienne : charité bienveillante envers ceux qui ne partagent pas nos manières d’appréhender la situation, présence physique à la messe, fidélité au pardon dans les situations familiales tendues, sens aigu de l’espérance de la vie éternelle devant la présence de la mort…

« C’est par votre persévérance que vous garderez la vie ». Les yeux fixés sur Jésus, qui a enduré l’épreuve jusqu’au bout, persévérons ensemble jour après jour et jusqu’au bout dans la vie de grâce, appuyés sur l’espérance qui ne trompe pas, « car l’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné ».

Père Ambroise RICHÉ