La Présentation de Jésus au Temple – Edito 2018 n°21

La Présentation de Jésus au Temple (Lc 2/22-38)
fêtée vendredi 2 février

La Loi de Moïse prescrit que tout mâle premier-né est consacré au Seigneur. Et elle ajoute « Tout premier-né d’homme, tu le rachèteras ». Marie et Joseph obéissent volontiers à la Loi : ils viennent au Temple présenter l’Enfant Jésus et le « rachètent » par l’offrande des pauvres : deux petites colombes. Ce faisant, ils accomplissent sereinement la prescription. Voici que le Fils éternel du Père, devenu homme parmi les hommes, entre pour la première fois dans la Maison de prière de son peuple.

Mais l’accent va être mis par Saint Luc sur Siméon et Anne qui représentent l’Ancienne Alliance dans ce qu’elle a de plus pur : deux Justes devant Dieu, âgés mais tout frémissants d’attente paisible et qui accueillent l’Enfant Dieu dans une joie toute transfigurée. Tout d’abord Siméon qui reçoit dans ses bras Celui qu’il reconnait comme Sauveur en prononçant un des plus beaux cantiques de toute la Bible, que l’Eglise reprend à complies, lorsque le soir vient annoncer le sommeil confiant du croyant.

Il faudrait ici méditer devant la fresque de Fra Angelico en s’arrêtant sur les deux regards de l’enfant et du vieil homme plongés l’un dans l’autre en une indicible communion. C’est dans la plus grande paix que s’efface l’Ancienne Alliance en accueillant la Nouvelle qu’incarne ce tout-petit donné par Dieu aux hommes, cet enfant représenté tout sanglé dans de très longues bandelettes, comme momifié, peut-être pour évoquer déjà sa mort future…

Car Anne, elle, prophétise sur le signe de contradiction que sera l’enfant devenu homme. Quant à sa prédiction concernant Marie, elle manifeste soudain un caractère dramatique, soulignant combien la Mère sera associée à la douleur du Fils offert sur la Croix pour le Salut du monde.

Cette scène somptueuse dans son extrême simplicité est appelée à devenir, pour tous les disciples de Jésus, une nourriture d’Espérance profonde et de force spirituelle incomparable.

Père Jean-Jacques Bodving