« Notre » Père, La foi en dialogue n°4/4 : La foi comme symbole

Cycle de CATÉCHÈSE SUIVIE SUR LE NOTRE PÈRE

« Notre » Père

La foi en dialogue n°4/4 :
La foi comme symbole

Sans trop savoir à quoi cela correspond, pour désigner le « credo » que nous récitons à la messe, ou au début de nos chapelets, nous parlons du « symbole » des apôtres, ou du « symbole » de Nicée-Constantinople. Nous disons dont que la foi que nous récitons est un « symbole ». Mais qu’entendons-nous par-là ?

Dire que la foi comme symbole, c’est exprimer la nature de la foi : Cette foi n’est pas une simple liste, une série de dogmes que nous pourrions séparer comme des atomes. Nous l’avons vu, originairement et encore pour nous aujourd’hui la foi est assentiment, renonciation, conversion, retournement de l’être, nouvelle orientation donnée à notre vie dans le cadre du dialogue baptismal, qui lie tout cela comme une unité. Le terme symbole renvoie à un verbe qui signifie : mettre ensemble, réunir.

Il s’agissait dans l’antiquité de réunir deux morceaux d’un même objet qu’on avait rompu comme signe de reconnaissance pour des hôtes, des messagers ou des partenaires d’un traité. Etre en possession d’un des morceaux donnait droit vis-à-vis de l’autre possesseur du second morceau à telle ou telle objet, ou prestation. Le symbole est donc par définition un élément qui renvoie à un autre élément destiné à le compléter pour créer une unité réciproque. Le symbole est expression et moyen d’unité. Tel est donc le sens du symbole de la foi chrétienne : permettre l’unité, permettre une profession commune de Dieu, une adoration commune.

Le symbole comme tel renvoie à l’autre, à l’unité de l’esprit dans l’unité de la parole professée. Le dogme exprimé dans le symbole est l’expression de notre culte, la forme de notre conversion, par laquelle nous nous tournons vers Dieu mais aussi les uns vers les autres pour sa commune glorification. Chaque homme ne détient la foi que comme symbole qui ne trouve son unité et son intégralité qu’en s’unissant aux autres. Pour réaliser le symbole, l’union aux autres est nécessaire. La foi demande l’unité, et est tournée vers l’Eglise. L’Eglise est partie intégrante de la foi. Je ne peux pas prétendre vivre ma foi seul sans perdre ainsi pour moi-même le symbole de la foi. De même, l’Eglise elle-même dans sa totalité ne détient la foi que comme symbole, comme moitié brisée, qui n’est vérité que par sa relation à l’infini, à Dieu, à ce qui est tout autre, et à quoi elle vise au-delà d’elle-même.

Père Ambroise Riché