« Ne nous laisse pas entrer en tentation » – Edito 2017 n°13

En ce premier dimanche de l’Avent, nous sommes invités à prier le Notre Père avec une nouvelle traduction. Nous ne dirons en effet plus « ne nous soumets pas à la tentation », mais « ne nous laisse pas entrer en tentation ». La formule actuelle remonte à la traduction de 1966, et avait fait l’objet d’un consensus œcuménique. Si elle ne constitue pas une erreur sur le plan exégétique, il se trouve néanmoins qu’elle est souvent mal comprise par les fidèles qui ne comprennent pas que Dieu puisse nous soumettre à la tentation, à savoir nous éprouver en nous sollicitant au mal, ce qui ne peut pas être le sens de cette sixième demande du Notre Père. Ainsi, comme il est souligné dans la lettre de saint Jacques : «Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu». Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » Jc 1, 13

La demande d’une nouvelle traduction s’est donc rapidement exprimée, mais il n’est pas facile de rendre la tournure sémitique de l’expression originale en Matthieu 6, 13 ou Luc 11, 4. Le verbe «entrer» suggère l’idée de mouvement, « comme on va au combat, et c’est bien du combat spirituel qu’il s’agit » (Cf Conférence des Évêques de France).

Nous sommes habitués à réciter cette prière dans sa forme actuelle et il faudra sans doute un certain temps avant de pleinement intégrer la nouvelle traduction. Nous avons voulu profiter de cette occasion pour inviter chacun à redécouvrir cette prière fondamentale des chrétiens. Tout au long du temps de l’Avent, nous proposerons ainsi des pistes de réflexions sur le Notre Père afin d’approfondir et de redonner tout leur poids à ces paroles transmises par notre Seigneur Jésus.

Père Olivier LEBOUTEUX