Lundi 20 Mars : fête de SAINT JOSEPH… Un Juste si discret… – Edito n°26

Joseph, époux de la Vierge-Marie, portait le nom d’un ancêtre célèbre : le Joseph de l’Ancien Testament.

C’était l’un des douze fils de Jacob, le préféré de leur père « parce qu’il était le fils de sa vieillesse » nous dit le livre de la Genèse qui ajoute « Alors ses frères le prirent en haine »…. et trouvèrent une occasion de le supprimer. Sauvé de justesse par son frère aîné Ruben, voilà Joseph vendu comme esclave et emmené en Egypte où il deviendra pourtant grand intendant du pays tout entier et bientôt sauveur de ses frères venus crier famine au pays des pharaons. Joseph, modèle de douceur et de pardon comme le signale cette phrase impressionnante : « Alors il se jeta au cou de son frère Benjamin et pleura ; puis il couvrit tous ses frères de baisers et pleura en les embrassant. Après quoi ses frères s’entretinrent avec lui  » (1).

Le Joseph du Nouveau Testament n’eut pas un destin social aussi grandiose. Bien au contraire, il fut l’homme de la totale discrétion, ce qui ne veut pas dire qu’il fut moins grand ! Il le fut même davantage en raison de l’appel d’exception qui lui fut adressé par Dieu et auquel il répondit de toute son âme. Il répondit par les actes confiants de son obéissance puisque nous n’avons de lui nulle parole rapportée.

Le premier et le troisième Evangile nous disent qu’il était fiancé « à une vierge » précise saint Luc. Des fiancés comme beaucoup d’autres, certainement : des jeunes gens qui s’aimaient et s’engageaient déjà l’un envers l’autre. Pourquoi ne pas imaginer leur joie, celle de ceux qui s’aiment au point de vouloir unir totalement leur vie ?……. Ce projet aboutira, mais d’une toute autre manière qu’ils n’avaient pas imaginée ! Car Dieu les avaient choisis l’un et l’autre pour accueillir son Fils dans le monde : Marie pour donner à cet Enfant la vie humaine, Joseph pour l’accueillir en père adoptif aimant, lui donner son nom dans la descendance de David et l’élever au sein d’une famille.

L’annonce faite à Joseph est du même ordre que celle faite à Marie. Elle requiert de lui un accueil confiant mettant fin à un doute bien compréhensible et à une décision pleine de délicatesse. Matthieu est laconique mais parfaitement clair : « Une fois réveillé, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui Marie son épouse ». Chez lui, il en sera toujours de même devant chaque décision à prendre : pour le voyage à Bethléem, pour le départ en Egypte, pour le retour à Nazareth, en toutes circonstances, à travers les joies familiales et les inquiétudes partagées avec Marie pour ce fils « pas comme les autres », mais dont on peut imaginer sans crainte de se tromper, l’affection qu’en retour il portait à ses parents, lui qui, sur la croix, fera de Marie la mère de tous ses disciples…..

Entre-temps, Joseph avait disparu des textes évangéliques, aussi discrètement qu’il y était entré.

N’hésitons pas à prier Joseph « qui était un homme juste » comme le précise saint Matthieu. C’est tout dire lorsqu’on sait le poids et le prix de ce mot dans la Bible ! Il nous apprendra la confiance totale en Dieu, comme l’humilité, le courage et la fidélité quoiqu’il arrive.

 Père Jean-Jacques Bodving

(1) Voir l’histoire de Joseph : Genèse chapitres 37 à 45