Animer une messe en prison

On a toujours des a priori… En acceptant d’animer une messe à la Maison d’Arrêt des Femmes à Fresnes, je pensais être tellement dans le service qu’il me faudrait retourner à une célébration eucharistique le lendemain pour « vivre » pleinement ma messe dominicale…

Erreur ! Quand je chante avec les femmes détenues, non seulement j’expérimente un beau moment de communion avec elles, mais je sens pleinement que le Seigneur est là, dans la simplicité de la prière partagée. Il est là, dans les visages cabossés ou joyeux, dans les rires et les bavardages parfois intempestifs, dans les larmes versées, dans la vie qui s’exprime à travers les chants gestués lancés par le P. Wojtek, dans les moments de recueillement, à travers sa Parole et le pain partagé bien sûr…

J’expérimente aussi, en tant que femme, ce que nous avons en commun ; je me sens profondément la sœur de ces femmes, leur mère aussi, bouleversée par ce que je pressens de leurs épreuves au-delà des rires.

Il s’agit simplement d’ETRE AVEC elles, de chanter AVEC elles, de prier AVEC elles, dans la pauvreté de nos moyens. Dans ce cœur à cœur, comme toujours, on reçoit au centuple.